Alfortville aura-t-elle sa tour Triangle à la confluence de la Marne et de la Seine ?

Le maire PS Luc Carvounas prépare un voyage en Chine pour présenter au groupe Huatian, qui a racheté en 2011 le complexe Chinagora (35 M€) pour en faire un hôtel quatre étoiles, différents projets de développement du site. Lors du dernier conseil municipal, les élus ont ainsi été amenés à voter une délibération pour couvrir ce déplacement de deux jours et demi.

« Aujourd’hui, le complexe Chinagora fonctionne sur le plan économique. Des événements en lien avec la ville s’y produisent. Mais il tourne le dos à la ville. Je travaille avec les pouvoirs publics, le Département, la région, l’agglomération Plaine Centrale pour faire de cette confluence un des plus beaux sites architectural, touristique d’Ile-de-France, détaille Luc Carvounas. Je veux convaincre le président du groupe Huatian qu’il n’a pas fait qu’acheter un hôtel. »

Mais pour quel projet ? Dans sa tête, le premier magistrat souhaite démolir le dernier bâtiment vétuste côté Marne pour reconstruire autre chose et pourquoi pas une tour. « Ce serait un signal à l’est de Paris ». En octobre 2012, lors de l’inauguration de l’hôtel rénové, il avait relancé l’idée — « un rêve » — de voir se réaliser un phare géant. Un projet architectural présenté lors du concours international lancé dans le cadre du Grand Paris.

Le dernier bâtiment encore vétuste de l’hôtel Huatian Chinagora, rue de Marne. 

Pour développer l’entrée nord d’Alfortville, la municipalité préempte depuis 2008 tous les appartements du 20, rue de Marne, adossé à Chinagora afin de libérer le foncier. Un travail long sur le temps, qui impliquerait ensuite de revoir le sens de circulation, mais aussi de réaménager les bords de Marne. Ce qui fait partie du contrat de plan Etat-région.

Lors du conseil municipal, le groupe de Patrick Bédrossian (SE) s’était abstenu. Celui de Cédric Tartaud-Gineste (LR) a soutenu le projet : « Rechercher des mécènes pour reconfigurer l’entrée de ville, nous approuvons. » Quant à l’idée d’une tour, l’opposant est plus circonspect : « Cela va poser des questions sur le plan esthétique mais aussi sur l’intérêt, le financement. Une tour pour faire quoi ? »

Ce déplacement ne devrait pas intervenir dans l’immédiat. Les échanges avec les Chinois étant complexes, le sénateur, devenu vice-président du groupe amitié France-Chine, peaufine ce voyage en usant de tous les réseaux développés en France avec l’Empire du milieu. Jacques Ferrier, l’architecte conseil des futures gares du Grand Paris sera du déplacement. Ce dernier, qui dispose d’un bureau d’études à Shanghai prépare déjà des esquisses.

Par la même occasion, il sera aussi question de l’Exposition Universelle. Luc Carvounas, qui défend le projet d’accueillir en France l’événement, devrait en profiter pour tenter d’attirer le pavillon chinois dans sa ville.

Côté Marne, la municipalité PS travaille à réaménager le secteur pour en faire une véritable entrée de ville.