L’aménagement en cours de la ZAC Chantereine, située en zone inondable, mixe une opération de rénovation urbaine et des solutions spécifiques pour pallier le risque de crue de la Seine.

Des jardins en creux aux plantations adaptées aux zones humides, des parkings réalisés à un seul niveau de sous-sol pour recueillir l’eau, des terrasses plantées ou des toitures végétalisées sur les logements… la ZAC Chantereine à Alfortville (Val-de-Marne), située en bordure de la Seine, a dû s’adapter au risque de crue dans son programme d’aménagement. Ce terrain de 7 hectares est classé en zone de Plan de prévention du risque inondation (PPRI). Il est constructible, mais sous certaines conditions. En tant que quartier d’habitat social, il bénéficie par ailleurs d’un projet global de rénovation urbaine (Anru 1 et Anru 2). Aujourd’hui, l’opération, menée par l’établissement Grand Paris Aménagement est à mi-chemin. Deux voieries transversales ont été aménagées pour faciliter la circulation. Cette zone du sud de la ZAC où est concentré l’aménagement comprend un lycée, qui restera en l’état, un immeuble grande hauteur qui est réhabilité, la barre Jardins qui a déjà été démolie dans le cadre du programme de rénovation urbaine (PRU) en 2014, et cinq autres tours dont deux vont être démolies également dans le cadre du PRU. Au total, ce sont 543 logements qui doivent être rasés par le bailleur Logial-OPH. L’opération doit par ailleurs tenir compte de la pollution des sols due aux activités industrielles antérieures. L’idée du projet défendu par Grand Paris Aménagement est « de reconfigurer l’offre en introduisant de l’accession à la propriété sur un parc qui n’était que locatif », explique Pauline Valiergue, chargée du projet à l’établissement public. Le programme de construction prévoit 40.000 mètres carrés de logements (550 logements) à la fois en accession, locatif libre et logements sociaux (50 %). S’y ajoutent quelques commerces sur 500 mètres carrés et d’équipements publics sur 300 mètres carrés.

Habitat en zone dense

Aujourd’hui, plus de la moitié du programme est lancée. La commercialisation est en voie d’achèvement sur les premiers logements livrés. « Au total, la dernière livraison se fera en 2020 », indique Pauline Valiergue. La complexité de l’opération tient surtout à la nécessité de faire face à la double problématique de zone inondable dans un habitat en zone dense. L’espace public, dont l’aménagement a coûté 6,8 millions d’euros, porte sur plus de 8.500 mètres carrés. Il intègre des zones de jeux, des terrains de sport et des îlots paysagés adaptés à cette problématique. Conçu par les architectes urbanistes NP2F, le paysagiste D’ici-là et le mandataire BATT, le projet vient de recevoir le Grand Prix de l’aménagement « Comment mieux bâtir en terrains inondables constructibles » lancé par le ministère de l’écologie et le ministère du logement. Cette distinction récompense les solutions mises en place. Pour recueillir les eaux de pluie et éviter les crues, des espaces verts en creux ont été conçus avec des plantes adaptées à l’humidité. Une façon d’éviter les classiques bassins de rétention bétonnés pas toujours très esthétiques… « En cas de fortes pluies, l’eau sera absorbée en partie par les plantes ou sera stockée dans les bassins en creux avant de réalimenter le réseau des eaux pluviales. Elle n’ira en aucun cas dans le sol, en raison de sa pollution », détaille Pauline Valiergue. Le réseau unitaire a été remplacé par un réseau d’eau usée et un réseau d’eau pluviale. Au-delà de leur fonction utilitaire, ces bassins verts ont été intégrés dans l’espace, où ils se combinent avec des espaces minéraux, qui accueillent des bancs ou des espaces de jeux.

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