Accrochés le long du grillage, les ballons bleus, blancs, rouges, oranges, aux couleurs de la France et de l’Arménie, ont été quelque peu chahutés par le vent. Mais pas de quoi doucher l’enthousiasme des jeunes écoliers. C’était hier matin la toute première rentrée, en -grande pompe, dans la nouvelle école arménienne Kevork H. Arabian, à Alfortville.
« On est à 100 % français, mais c’est important de garder un lien avec l’Arménie », explique Brice, fils d’Arménien, venu accompagner ses trois enfants pour leur rentrée. «ll y a un patrimoine historique, un héritage culturel qu’on veut garder », pour-suit le père. « Ça me plaît d’apprendre l’arménien », abonde sa petite Lisa, 12 ans, prête à intégrer les locaux flambant neufs. Son petit frère, Vincent, a « un peu plus de mal »à apprendre la langue, sourit Céline, la mère, qui a, elle, totalement adopté la culture de son mari. Et en loue « les valeurs familiales » qu’elle transmet. « Et cette école, c’est une grande famille ! » Construite dans le prolongement • de l’école Mesrop, ouverte en 1979, le nouveau bâtiment va accueillir l’élémentaire, et une première classe de collège doit ouvrir en 2016. En tout, l’école arménienne accueille 224 élèves. Karina est, elle, arrivée en France en 2007, mais sa petite fille, Armina, 8 ans, est née en France. « Notre famille est bien ici, et on veut éduquer notre fille à la française, mais avec un peu de culture arménienne ». Les yeux délavés fixés sur sa petite fille, Pascal, fils d’Arméniens, loue lui « la double culture » comme une richesse tout en se félicitant de la qualité de l’enseignement à l’école arménien-ne. Les enfants ont d’ailleurs célébré cette double appartenance en entonnant, l’un après l’autre, les hymnes français et arménien, sous les yeux de Kevork Arabian, généreux donateur arménien vivant au Liban, qui a donné son nom à l’école. « C’est un rêve qui se réalise, lâche Karine Lérian, présidente de l’association de gestion de l’école. Pl y a un très bon niveau pédagogique ici, mais on n’avait pas les moyens, pas les locaux », se satisfait-elle, observant les dizaines de petits cartables se mettre en rang d’oignons dans la cour, avant d’entamer une rentrée pleine de promesses.

QUENTIN LAURENT.

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