Le tribunal administratif de Nantes, en donnant raison au recours en référé des avocats de Dieudonné M’Bala M’Bala, pose de façon urgente une question de droit majeure dans notre démocratie.

 

Si la Constitution et nos lois doivent garantir la liberté d’expression, celle-ci ne doit pas se faire au détriment du respect de la dignité humaine et de la lutte contre toute forme de racisme et d’antisémitisme. La loi doit donc évoluer. Il faut prendre le temps de cette évolution.

 

Si la création artistique doit être préservée à tout prix, il est impératif que le juge puisse être doté d’armes juridiques lui permettant de faire la distinction entre production artistique et meeting politique. Les paroles de l’ancien humoriste devenu porte-parole de l’antisémitisme entretiennent une haine dangereuse pour la République. Moralement condamnables, elles doivent être juridiquement condamnées et ses meeting interdits.

 

A celles et ceux qui considèrent que cette triste affaire ne doit pas faire l’objet d’une attention particulière du Gouvernement, je les appelle à réfléchir sérieusement sur les conséquences de tels discours dans les esprits et, malheureusement, dans les actes.

 

Ce n’est pas le énième dérapage d’un homme, mais la propagation d’idées racistes qu’il s’agit de stopper dès maintenant.

 

Luc CARVOUNAS,

Sénateur-Maire d’Alfortville,

Secrétaire national du Parti socialiste aux relations extérieures.