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Alors que le Président de la République s’apprête à rappeler que la réforme de nos Institutions sera à n’en pas douter l’un des thèmes majeurs de l’élection présidentielle à venir, chaque candidat putatif aujourd’hui déclaré y va de sa proposition, de l’extrême gauche à l’extrême droite.

Le Parti Socialiste, via ses Cahiers de la présidentielle, prépare une véritable plateforme programmatique pour accompagner notre candidat en 2017, dont j’ai l’honneur d’être rapporteur avec d’autres; après avoir rédigé en 2014 un ouvrage intitulé “La politique autrement – réinventons nos Institutions”, et ayant activement participé à la rédaction du rapport de l’Assemblée nationale sur la réforme de nos Institutions aux côtés de Claude Bartolone et Michel Winock, je considère que la transformation radicale de notre processus électoral sera l’une des clés d’une réforme institutionnelle innovante et réussie.

4 principes pour 4 propositions

La transformation radicale de notre processus électoral doit être guidée par quatre principes, chacun se rattachant à une proposition.

Le premier principe en matière électoral doit être celui de la responsabilité

Dans l’époque difficile que nous connaissons, chaque citoyen doit avoir à cœur de jouer pleinement son rôle dans notre construction démocratique; à cet effet, et comme je le défends depuis plusieurs années maintenant, rejoins par d’autres, je suis favorable à l’instauration du vote obligatoire. Non pas pour infantiliser les individus, mais bien pour rappeler de manière pédagogique à tout un chacun l’importance de la participation électorale, la base même d’une vie démocratique.

Le deuxième principe est le respect

Dans la logique du vote obligatoire, il faut que nous soyons aussi capable dés lors de laisser aux citoyens “le choix de ne pas choisir”. Reconnaître pleinement le vote blanc est donc une question de respect vis-à-vis de l’ensemble des citoyens appelés à participer de manière obligatoire aux diverses élections.

Le troisième principe est la qualité de notre représentativité politique

Ici doit résider une transformation réellement radicale de notre processus électoral. Aussi je propose que nous passions du “vote simple” (ex. je vote pour A ou je vote pour B ou je vote pour C…) au “vote gradué”. Ce principe consiste davantage à noter les différents candidats qu’à en choisir un seul via notre vote. Pour être concret, nous pourrions imaginer le système suivant: chaque électeur disposerait de 4 points à répartir selon sa convenance. Par exemple, 3 points pour le candidat A, 1 point pour le candidat B, et O pour les candidats C et D; ou bien 1 point pour le candidat A, 2 points pour le candidat B, 0 pour le C et 1 point pour le D…

Ce nouveau système aura le mérite d’affiner considérablement notre représentativité politique en permettant aux citoyens de réaliser des choix nuancés, mais aussi d’affaiblir les extrêmes de toutes natures en offrant de la diversité dans le choix électoral.

J’entends les critiques qui vont directement émaner de cette proposition quant à sa faisabilité logistique. Pour y répondre, je propose que cette idée fasse l’objet d’un rapport parlementaire d’information afin d’évaluer l’ensemble des conditions d’une bonne réalisation de cette nouvelle mesure.

Enfin, le dernier principe est celui de la confiance

Quelle plus belle preuve pour une société qui se veut apaisée que de faire confiance en sa jeunesse et en ses choix; à ce titre, je défends à nouveau l’instauration du droit de vote à 16 ans. Lorsqu’on est à l’âge d’avoir un compte bancaire, de percevoir un salaire, de payer ses impôts, comment comprendre que le droit de vote ne soit pas accordé? Ce dispositif pourrait être expérimenté lors des prochaines élections locales par exemple.

Pour réformer nos Institutions en 2017, j’appelle notre candidat à s’engager dans une transformation radicale de notre processus électoral.

 

Source huffingtonpost.fr