Au terme d’un conseil municipal exceptionnel suivi par près de 1000 personnes, le jeune sénateur PS du Val de Marne, Luc Carvounas (40 ans), a été élu maire d’Alfortville, prenant la succession de René Rouquet (66 ans), élu à la tête de la ville 24 ans auparavant. 

Tapis rouge, drapeaux tricolores… l’ambiance était solennelle en ce dimanche 18 mars 2012 au matin, au Palais des Sports d’Alfortville. Dès 10 heures du matin, habitants, militants, sympathisants du Parti Socialiste et simples curieux s’installent dans le Palais des Sports. Les têtes d’affiche sont aussi au rendez-vous, des élus socialistes du département  à l’ancien Premier ministre, Lionel Jospin, en passant par le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, le porte-parole du PS Harlem Désir et encore le député-maire d’Evry, Manuel Valls (dont Luc Carvounas a été directeur de campagne lors des primaires citoyennes).

Les applaudissements retentissent dès l’entrée de l’équipe municipale. René Rouquet, maire d’Alfortville de 1988 à 2012,  évoque Joseph Franceschi, qu’il a remplacé après son décès. Il remercie sa femme et ses deux enfants, s’excuse pour ses « manquements et absences« , rend hommage au « Cher Lionel » (Jospin), qui l’a « toujours soutenu, dans tout les moments« , et salue la « fidélité des Alfortvillais« , qui n’ont connu que trois maires différents depuis la Libération, et « le quatrième bientôt« .

Le député-maire revendique ensuite son  bilan : « L’activité économique a presque triplé, on compte plus de 2000 entreprises dans la ville. 60% de l’énergie utilisée par les équipements municipaux est d’origine renouvelable. La rénovation urbaine est le résultat de plusieurs années de combat, tout comme la création de la Communauté d’Agglomération avec les villes de Créteil et de Limeil-Brévannes. Et enfin, ces bonheurs, comme la médiathèque ou encore le centre aquatique, qui a été récompensé par une Marianne d’Or« .

Le moment est venu de couronner Luc Carvounas. Rencontré pendant la campagne de Lionel Jospin en 1995, René Rouquet se dit fier d’avoir trouvé « la perle rare ». « Militant exemplaire puis élu compétent et travailleur, j’ai confiance en lui et je suis sûr de mon choix« .

René Rouquet sera maire honoraire

André Brunel reprend la parole pour d’éventuelles autres candidatures. Seul Gérard Miramond, conseiller municipal UMP, propose une alternative à l’élection de Luc
Carvounas. Les différentes sensibilités rendent alors hommage à René Rouquet et expliquent pourquoi elles voteront, ou pas, pour son successeur. Ainsi Guy Mouney (élu Lutte Ouvrière) ou encore Lucien Pambou (élu UMP) annoncent qu’ils ne soutiendront pas la liste proposée. Lucien Pambou se permet quelques remarques, s’étonne de la « méthode » employée par René Rouquet. Selon lui, le maire de la ville aurait dû « prévenir, dès 2008, qu’il ne comptait pas aller au bout de son mandat« . Peu soutenu par le Palais des Sports, le représentant de l’UMP reste cependant cordial avec ses opposants, et souhaite « bonne chance » au futur maire de la ville tout en prévenant que l’UMP sera « toujours présent pour assurer une opposition républicaine saine« .

Au moment du vote, chaque bulletin pour Luc Carvounas est applaudi. Sans surprises, le patron de la fédération PS du Val-de-Marne récolte 33 voix sur 39. A la fin du vote, le
Palais des Sports se lève et acclame le nouveau maire d’Alfortville. Après le passage d’écharpe, Luc Carvounas prend la parole et commence par s’adresser à… l’opposition. « Je tiens à garantir à l’opposition que nous continuerons d’avoir ensemble un dialogue républicain, car peu importe la sensibilité politique de chacun : nous travaillons avant tout pour la ville« . Il adresse également ses remerciements aux cadres du PS présents, aux habitants « si nombreux à me témoigner leur affection et leur amitié« ; rend hommage à René Rouquet « qui a oeuvré chaque jour des vingt-quatre dernières années pour Alfortville » et annonce du reste que son premier acte en tant que maire sera d’adresser un courrier au Préfet du département pour lui demander de reconnaître René Rouquet en tant que maire honoraire d’Alfortville. L’ancien élu conservera également ses fonctions à l’Assemblée nationale et se présentera à sa succession lors des prochaines législatives de juin 2012.

« Je serai un maire normal »

Concernant son action pour la ville, Luc Carvounas promet de « finir le projet
municipal pour lequel les Alfortvillais ont voté en 2008. Hier, 22 des 30 propositions étaient déjà effectives ou en chantier. Nous avons le devoir de nous occuper des 8 dernières, qui concernent notamment le logement ou l’éducation ». 
Luc Carvounas conclutpar un clin d’oeil à François Hollande :  « Je serais un maire normal.«

Source : 94Citoyen