Inauguration de l’école élémentaire et du collège Kevork H. Arabian en présence de Manuel Valls, 1er Ministre de la République Française, Hovik Abrahamian, 1er Ministre de la République d’Arménie, Claude Bartolone, Président de l’Assemblée nationale, Réné Rouquet, Député du Val-de-Marne et de Kevork H. Arabian.

 

 

En ce samedi 4 juillet 2015, si la température extérieure avoisinait les 32 degrés, les coeurs des centaines d’Alforfvillais massés en bord de Seine, face à l’impressionnant groupe scolaire Kévork H. Arabian, eux, battaient la chamade à l’approche de l’inauguration du second groupe scolaire franco-arménien de la région parisienne. Une inauguration à caractère exceptionnel, réunissant, non seulement les associations arméniennes, l’ambassadeur Viguen Tchitetchian, mais également de nombreuses personnalités comme les co-présidents du CCAF, Ara Toranian et Franck-Mourad Papazian. Des élus, représentants des cultes arméniens et la présence du premier ministre arménien Hovik Abrahamian, la ’ministre de la diaspora’ Hranouch Agopian, Vartan Sirmakes, consul d’Arménie à Marseille, et bien sûr René Rouquet l’ancien maire d’Alfortville qui a tant donné de sa personne à la communauté et son successeur Luc Carvounas, déjà sur ses traces.

La République française avait tenu à être présente à cet événement hautement symbolique du mariage des cultures par la présence du Président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, Philippe Kaltenbach, sénateur des Hauts-de-Seine, Roger-Gérard Schwartzenberg, président du groupe Radical, républicain, démocrate et progressiste, Esther Benassa, sénatrice du Val-de-Marne, du Préfet du Val-de-Marne Thierry Leleu, et du tant attendu Premier ministre français Manuel Valls.

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Photo Jean-Manouk Yérémian

C’est à 11heures précises que le premier ministre a coupé le ruban tricolore, inaugurant ainsi ce second complexe scolaire bilingue franco-arménien, des classes élémentaires au collège. Une bâtisse, oeuvre architecturale de l’atelier Agopyan.

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Pour mémoire, rappelons que la communauté arménienne d’Alfortville doit à Monseigneur Norvan Zakarian président de l’APCAF (Association pour la Promotion de la Culture Arménienne) d’être aujourd’hui dotée de l’extension de l’école Saint-Mesrop, grâce à son principal donateur Kévork H. Arabian. Ce dernier, qui, dans sa très grande modestie dira simplement en cette journée inaugurale, en présence du premier ministre : « C’est un honneur magnifique ! », avant d’adresser un message à la jeune génération de maintenir vivantes la langue et la culture arménienne.

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Le premier ministre, accompagné de son homologue arménien et de Kévork Arabian, ont d’abord assisté à la bénédiction du Katchkar de l’école, avant de faire une visite express des salles de classe, baignées de lumière et donnant sur l’admirable panorama qu’offre le spectacle des boucles de la Seine.

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A tout seigneur, tout honneur, Monseigneur Norvan Zakarian, s’exprimant en français, dira « On a voulu anéantir notre langue et notre civilisation, mais nous sommes toujours debout et fidèles à notre réputation de bâtisseurs [..] Nous allons ici faire cette oeuvre de transmission en France dans cette république qui nous a accueilli. » Très touché par la présence des deux premiers ministres, « gage de l’amitié multi-séculaire entre les deux peuples », le prélat n’a pas manqué de remercier « l’exceptionnel soutien » de Kévork Arabian (ovationné par l’assistance) et à ceux qui ont oeuvré à faire aboutir le projet bâti sur le terrain du conseil diocésain de l’Église apostolique arménienne de Paris. L’occasion de tirer un grand coup de chapeau aux architectes Myriam et Berdje Agopyan « pour cet écrin édifié avec professionnalisme et dévouement. » « Regardez les deux ailes de ce bâtiment, on a l’impression que ce sont les bras d’une mère qui cherche à accueillir et protéger en son sein ses enfants », dira Norvan Zakarian. Puis il ajoutera, voyant « ces mères affamées » dans le désert de Syrie vers Deir-es-Zor, « qui n’ayant plus rien à offrir à leurs enfants décharnés, tracer dans le sable avec leur doigt, Ayb, Ben, Gim, l’alphabet arménien. Agenouillées, elles prodiguaient à leurs petits la nourriture spirituelle de l’écriture et de l’inscription. Leur doigt était leur plume, le sable le papier et l’alphabet la parole, faisaient office de pain. »

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À son tour, le Primat de l’Église arménienne de France, Vahan Hovhanessian, s’est dit « très honoré » de se trouver parmi l’assemblée pour cette inauguration et a remercié « tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce rêve et à poursuivre l’héritage culturel de nos pères et de nos mères, ici en France. ». Il remerciera également la France qui permet de maintenir l’identité arménienne et son patrimoine culturel.

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La fierté de Luc Carvounas pour l’amitié franco-arménienne

On ne le dira jamais assez même s’il le fallait, la République française, qu’un jour elle soit de gauche et d’un autre de droite, une chose est sûre pour les franco-arméniens, ils sont aimés. C’est ce qui transparaîtra dans le discours du sénateur-maire d’Alfortville, Luc Carvounas, comme dans celui du premier ministre Manuel Valls.

Luc Carvounas saluera le bienfaiteur qu’est Kévork Arabian qui a fait le voyage spécialement du Liban et remerciera de sa présence le premier ministre arménien Hovik Abrahamian, qu’il qualifiera d’historique, puisque c’est la seconde fois à Alfortville qu’un chef de gouvernement de la République d’Arménie fait le voyage dans la cité du Pont du port à l’Anglais.

« 2015, une année de mémoire pour l’Arménie, mais aussi une année de mémoire pour le monde entier », dira-t-il. Il rappellera, en outre, l’implication totale du parti socialiste contre le « révisionnisme » depuis 1984, tout en saluant, avec vigueur, son prédécesseur le Maire honoraire René Rouquet (Républicains) pour sa « détermination sans faille » dans le combat pour la reconnaissance du génocide des Arméniens et la pénalisation du négationnisme. Rappel également de la promesse du président Hollande « de voir très vite un nouveau texte voté ». De même qu’un volet spécifique à la lutte contre le négationnisme serait inclus dans le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, comme l’a indiqué Manuel Valls le 24 avril dernier place du Canada. En tribune le premier ministre acquiesce du chef.

Le maire d’Alfortville en viendra à dire que sa ville « s’est construite à partir et autour des familles arméniennes, venues ici pour fuir la persécution », comme ces 6 réfugiés arrivés au début des années 1920, rejoints par leurs familles et enfin suivis par d’autres qui participeront à l’effort de la ville.

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Luc Carvounas conclura en annonçant l’édification d’une statue à la mémoire de Paruyr Sevak le 19 avril 2016 et dira sa fierté pour la présence des deux premiers ministre des république française et arménienne qui ont inauguré le groupe scolaire Kévork Arabian. « Nos deux pays sont liés. Nos deux pays avancent ensemble » s’est-il exclamé, rappelant que lui, aux origines grecques, ses grands-parents durent fuir l’Asie Mineure « pour les mêmes raisons que le peuple arménien ». « Je suis fier d’être le maire de la petite Arménie. Shnorhagal’em ! » Ovationné, il fera, dans la foulée, Kévork Arabian citoyen d’honneur de la ville d’Alfortville.

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Ayant fait spécialement le déplacement avec la ’ministre de la diaspora’ Hranouch Agopian, tandis que le peuple arménien manifestait son désespoir devant l’augmentation invraisemblable du prix de l’électricité, le premier ministre Hovik Abrahamian a salué la double symbolique de l’inauguration du groupe scolaire, par l’attention particulière qu’ont les Arméniens pour l’instruction dans leur vie et par le symbole de la renaissance pour l’avenir. « C’est la plus éloquente des réponses apportées aux forces ayant programmées l’extermination de notre peuple », a-t-il dit, rappelant que le premier livre imprimé en arménien, date de 500 ans. « L’instruction a accompagné le peuple arménien en guise de pain, en guise de soleil lorsque l’histoire a durement frappé ce peuple. »

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Il a salué l’engagement des instructeurs « dans le difficile processus de conservation de l’identité et de la transmission de la culture arménienne et notre identité », et remerciera enfin celles et ceux qui ont permis à ce projet de voir le jour et aux autorités françaises pour leur aide et assistance à la communauté arménienne de France. Suivant le geste de Luc Carvounas, il a remis la médaille de l’Arménie à Kévork Arabian.

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Dans son intervention attendue, le premier ministre français Manuel Valls s’est dit très heureux de se trouver là à Alfortville pour cette inauguration dont tout le mérite revient à l’APCAF, au Diocèse apostolique, à la municipalité d’Alfortville, aux pouvoirs publics et à Kévork Arabian. Il fera l’éloge de la construction : « un bel écrin moderne qui rappelle la tradition arménienne », dira-t-il, appuyant sur l’enseignement de la double culture française et arménienne et des valeurs qui font la France. Un creuset de femmes et d’hommes de toutes origines et cultures, comme lui-même, Claude Bartolone, et Luc Carvounas, « français comme vous franco-arméniens ! C’est ça notre modèle républicain ! » a-t-il martelé, sous les applaudissements. Ajoutant, « C’est un idéal commun, plus grand que tout, plus fort que tout ! Et vous, Arméniens de France, français d’Arménie, franco-arméniens, vous êtes à la pointe de ce combat, sans avoir jamais renoncé à votre histoire, à votre culture. Je suis fier d’être devant vous, vous Arméniens, ici, et ceux qui sont loin [NDLR : qui se trouvent en bord de Seine], vous pouvez être fiers d’être français et arméniens ! »

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S’adressant au premier ministre Hovik Abrahamian, ainsi qu’aux ambassadeurs et aux présidents des groupes d’amitiés France-Arménie, Manuel Vals en viendra à évoquer le génocide des Arméniens : « L’Arménie est une nation qui a souffert, qui a subi un génocide. La France a inscrit cette vérité dans la loi. Un génocide qui a précipité tants d’hommes, de femmes et d’enfants, tout un peuple sur les routes de l’exil. Oui c’est un génocide, et il faut l’inscrire dans la réalité de l’histoire et combattre ceux qui veulent nier ce génocide », a déclaré le Premier ministre, s’en prenant « à ceux qui veulent réveiller des questions tranchées de longue date. »

Il a remercié Kévork Arabian, et s’adressant à l’assemblée, il dira « grâce à vous tous la relève est assurée. Grâce à vous notre patrie rayonne », rappelant l’apport des Arméniens dans la résistance et qui ont reconstruit le pays en participant à son développement. Comme chacun des orateurs, Manuel Valls a terminé son discours par « Vive la France et vive l ‘Arménie ! », avant que ne retentissent les hymnes arménien et français interprétés par les enfants de l’école et les scouts du Homenetmen.

Jean Eckian + photos

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Roger-Gérard Schwartzenberg, Philippe Kaltenbach et Saro Mardiryan

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Monsieur Kévork Arabian et Ara Toranian (CCAF)

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Monsieur Kévork Arabian et Franck-Mourad Papazian (CCAF)

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Kegham Kevonian (Terre et Culture)

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Sebouh Kalpakian et Hagop Dikranian (Parti Hentchakian, Liban)

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Garo Hovsepian

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