Les promoteurs d’ExpoFrance 2025 misent sur des financements privés et travaillent pour qu’une telle manifestation ne coûte rien au contribuable francilien.

La France a organisé cinq grandes expositions universelles au XIXe siècle, mais plus aucune depuis (celle de 1937 au Trocadéro était une Exposition internationale des arts et techniques). Les prochaines se tiendront à Milan en 2015, puis à Dubaï en 2020. Revue de détail du dossier français.

Le périmètre

1 L’idée des promoteurs de la manifestation est surtout d’utiliser à 90 % des bâtiments ou monuments existants (tour Eiffel, Carrousel du Louvre, Palais de Chaillot…), et une trentaine ou une quarantaine des futures gares du Grand Paris Express pour des manifestations thématiques, un « itinéraire pour visiter le monde », selon Jean-Christophe Fromantin, président d’ExpoFrance 2025. Comme le Bureau international des expositions préfère une « unité de lieu » et un point d’entrée bien identifié, le projet serait bâti autour d’un « village central » courant de la Défense jusqu’aux jardins des Tuileries, en englobant les bords de Seine et le Musée d’Orsay, sur la Rive gauche. Plusieurs métropoles de province, situées à 2 heures de TGV maximum, seraient associées : Bordeaux, Strasbourg, Lyon, des villes normandes comme Le Havre, Rouen ou Caen, pourraient répondre présent. La liste est loin d’être close et un partenariat est en préparation avec l’Association des maires des grandes villes de France. Outre l’aspect géographique des sites, l’Expo 2025 aurait aussi une importante dimension numérique, qui commencerait bien avant l’inauguration.

Le budget

2 Dans l’idéal, la manifestation devrait rester dans une enveloppe de 3 à 4 milliards d’euros, sans rien coûter au contribuable francilien. Le financement serait couvert par les recettes de billetterie, et par des grosses entreprises, beaucoup s’étant déjà montrées favorables au principe de ce mécénat (dont Air France, Bouygues, la SNCF ou Accor). Autres sources de fonds : un grand emprunt garanti par l’Etat et un financement participatif, ouvert à tous au niveau mondial. Un clin d’œil aux grandes expositions organisées à Paris au XIXe siècle, dont le coût était couvert grâce à des bons de souscription et coupons émis dans le public. La clef de répartition entre ces financements reste à déterminer.

Par ailleurs, la Ville de Paris travaille sur un système de « city pass », qui donnerait accès à plusieurs domaines (transports en commun, tour Eiffel, Bateaux-Mouches, musées…), mais la multiplication des interlocuteurs et des systèmes d’information à marier rendent ce dossier compliqué.

Le calendrier

3 Les premières réflexions sur une possible Exposition universelle remontent à l’automne 2011, quand un comité exploratoire cherche à concrétiser des projets pour donner corps au grand Paris. La période actuelle est celle d’une mission d’information parlementaire sur l’intérêt d’une candidature, qui rendra son rapport le 29 octobre, et de l’élaboration du projet au sein de six groupes de travail thématiques, associant des grandes écoles et universités. Reste aussi à affiner un thème central, au-delà de celui de l’« hospitalité », qui reste encore assez vague. Le dépôt d’un dossier de candidature, par l’entremise du gouvernement français, interviendrait au printemps 2016 auprès du Bureau international des expositions, une structure officielle comptant 168 Etats membres, créée en 1928 et basée… à Paris. Commencerait alors une campagne de promotion pour défendre le projet (l’expérience montre que deux à cinq dossiers s’affrontent pour chaque exposition), le vote final du BIE étant fixé à 2018.

Article extrait du site lesechos.fr