Le député socialiste est le premier à se lancer. A quelques mois du congrès de son parti, Luc Carvounas a annoncé sa candidature ce jeudi matin sur France 2. Ce n’est pas une surprise. Le député n’a jamais caché ses ambitions. On vous propose de découvrir cinq choses que vous ignorez peut-être sur le candidat socialiste.

De Valls à la gauche du PS

Ces dernières années, Luc Carvounas a été un des fidèles lieutenants de Manuel Valls. Toujours prêt à prendre sa défense, à porter ses messages. Durant la présidentielle, il a coupé les ponts avec son ancien mentor, qui roule pour Macron. Ils ne s’adressent même plus la parole. Résultat : Luc Carvounas est passé de l’aile droite du parti à l’aile gauche. Une sorte de chassé-croisé avec Olivier Dussopt qui vient d’intégrer le gouvernement. Il n’aime pas trop les analyses sur sa trajectoire. Il répond : «J’ai été proche de Valls, et souvent, lorsque je sentais qu’il allait un peu trop loin, j’étais toujours présent pour le lui rappeler.» Le députe du Val-de-Marne répète à l’envi qu’il a toujours défendu l’alliance de la gauche, le drapeau «rose, rouge, vert». Par contre, il ne souhaite pas discuter avec La France insoumise de Mélenchon car selon lui, l’insoumis refuse «de s’ouvrir, de travailler avec les autres forces de gauche». Il ajoute : «Et on a trop de désaccords, notamment sur l’Europe.»

Un tacleur hors pair

Il y a quelques jours, Luc Carvouans a invité une poignée de journalistes à déjeuner dans un petit restaurant, à Paris : une candidature, ça se prépare. Il s’est projeté dans les prochaines semaines. Il prépare un livre, il fait le tour des fédérations socialistes du pays. Luc Carvounas croit en sa victoire. Il se dit «rassembleur». Autour de lui, on retrouve des anciens proches d’Arnaud Montebourg. Le candidat estime que le prochain premier secrétaire, «pour le bien du PS», devra avoir un mandat et si c’est possible celui de député (suivez son regard), prévient que la campagne doit se dérouler dans une bonne ambiance : «Le parti doit tourner la page des rancœurs, des bagarres entre les différents courants.» Mais en relisant nos notes en fin de repas, on a réalisé que l’animal ne faisait pas dans la dentelle. Et on lui a dit : «Depuis le début du déjeuner, vous tapez sur tout le monde, vous dézinguez tous vos concurrents.» Il a préféré en rire. Puis, il a enchaîné les tacles.

Un CV politique bien rempli

Luc Carvounas (46 ans) a encore un peu de temps devant lui en politique. Dans le milieu, il porte encore l’étiquette de «jeune socialiste». Mais il a déjà presque tout connu. Il a été conseiller régional, sénateur, maire d’Alfortville (Val-de-Marne) et aujourd’hui, il fait partie des 35 députés socialistes (groupe Nouvelle Gauche). Une place rare qu’il a arrachée en musique : en campagne, on l’a vu enchaîner quelques pas de «coupé décalé» – une danse africaine – avec ses concitoyens. La vidéo tourne sur les réseaux sociaux, il en est fier. Lorsqu’on discute avec lui, la ville d’Alfortville revient souvent. Fin du cumul des mandats oblige, il a dû faire un choix. Il a préféré le Palais Bourbon à la mairie mais il ne la quitte pas des yeux.

Un pionnier

11 juillet 2015 : le sénateur et maire socialiste d’Alfortville épouse son compagnon, Stéphane Exposito. Il est le premier parlementaire homo français à convoler depuis l’adoption du mariage pour tous. Ils ont même eu le droit à une dépêche AFP. Libération était également présent à la noce. Luc Carvounas déclarait : «Je m’étais fait à l’idée que ce moment m’était interdit, que je ne vivrais jamais ça parce que j’étais gay : choisir une alliance ! Mais là, tout d’un coup, on nous parlait comme à tous les futurs mariés.»

Officiellement Grec

Luc Carvounas a passé le cap cet été. Le député passe toutes ses vacances en Grèce, depuis toujours. Ce n’est pas un hasard, comme le rappelait le Parisien. Sa mère, athénienne, est arrivée en France, à 24 ans après son union avec Joseph Carvounas. Lequel est né à Paris dans le XIIIearrondissement, de parents immigrés venus d’Izmir (Turquie), fuyant les massacres commis dans les années 20 durant la guerre d’indépendance. Résultat : en juillet, il a invité tous ses copains à l’ambassade de Grèce pour recevoir son nouveau passeport et fêter sa double nationalité :«Comme beaucoup, à 46 ans, il y a un besoin de retourner à ses origines. Là, c’est par la grande porte. J’en suis très fier et très heureux.»

Source : Libération