PLAN BANLIEUE : je dénonce un jeu de dupes et un cruel manque de vision pour nos territoires.

Le Président de la République a présenté ce jour aux acteurs de la Politique de la Ville réunis au sein du Conseil présidentiel des villes son plan d’action pour les quartiers qui fait suite aux conclusions du rapport de Jean-Louis Borloo.

Si le constat et la philosophie générale qui consistent à faire des habitants des quartiers les premiers acteurs du changement de leur environnement sont partagés de longue date par tous les acteurs de la politique de la ville, (Maires, présidents d’associations,…) nous ne pouvons qu’être déçus des annonces de ce jour et du manque de moyens accordés par le Président de la République.

Les annonces d’Emmanuel MACRON ne donnent pas un axe stratégique à la politique de la ville. Ses annonces relèvent d’un saupoudrage énoncé par un Président qui ne connaît rien aux territoires et qui nous l’a encore aujourd’hui démontré.

Pire Emmanuel Macron se livre à un véritable jeu de dupes en donnant aux habitants des quartiers d’une main ce qu’il leur retire de l’autre.

Après avoir fait 5 milliards d’euros par an de cadeaux fiscaux aux Français les plus riches, Emmanuel Macron renonce clairement à prendre les mesures humaines et financières nécessaires au désenclavement et à l’évolution des quartiers.

Si le Président de la République souhaite mettre en place une police de sécurité du quotidien pourquoi son gouvernement travaille-t-il à un plan de fermeture des commissariats comme c’est le cas à Maisons-AlfortCharenton-le-Pont et Alfortville?

Si le Président de la République souhaite s’appuyer sur les bailleurs sociaux pour améliorer le cadre de vie des habitants pourquoi avoir amputé de près de 2 milliards d’euros par an les finances de ces derniers ?

Si le Président compte sur les maires et les président.e.s d’exécutifs pour piloter la rénovation urbaine dans les quartiers, pourquoi avoir réduit les ressources propres des collectivités ?

Si le Président veut faire de l’école l’épicentre de la réussite dans les quartiers, pourquoi proposer la fermeture de près de 170 classes dans le seul Département du Val-de-Marne et réduire les dotations horaires dans les collèges situés dans les territoires les plus difficiles, comme c’est le cas en Seine-Saint-Denis, le département?

Alfortville, en dix ans et grâce au renforcement des outils de rénovation urbaine nous avons favorisé la mixité sociale et avons ramener à 50% le taux de logements sociaux dans nos quartiers sans diminuer le nombre de logements sociaux sur la ville.

Avec l’appui de la précédente majorité, nous avons ouvert deux classes de toute petite section, mais nous n’avons vu s’ouvrir aucune classe dédoublée en CP y compris dans notre quartier le plus défavorisé.

Aborder la question de la politique de la ville en éludant la question des moyens est une preuve supplémentaire de la voie dangereuse et libérale dans laquelle s’est engagée la France depuis un an.

Je reste enfin extrêmement mal à l’aise quand le Président de la République pointe du doigt les élus locaux qui se battent au quotidien pour les plus démunis et qu’il les caricature en évoquant des politiques clientélistes ou communautaristes. S’il pense à des Maires en particulier, qu’il les cite !

Après ces annonces, ne soyons pas dupes et réclamons un véritable engagement de l’Etat pour nos territoires.