Alfortville, lundi. Les travaux du pont du Port-à-l’Anglais vont finalement être prolongés jusqu’au mois d’avril.

Un lundi de bon matin, les klaxons se font déjà entendre depuis le quartier des fleurs, à Alfortville. Il ne faut pas chercher bien loin leur origine : le bouchon du pont du Port-à-l’Anglais a encore frappé. Le conseil départemental vient d’annoncer que le chantier allait devoir être prolongé jusqu’au 14 avril. « Même pour les piétons c’est compliqué », témoigne cette dame croisée sur le pont lundi. Les travaux, qui visent à rénover l’ouvrage et à fluidifier la circulation, devaient être terminés à la fin de l’année.

Mais deux contraintes techniques les ont retardés : le maintien du passage de la ligne de bus 172, qui relie l’hôpital Henri-Mondor de Créteil à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine). Et surtout, la découverte de dégradations sur le pont, nécessitant des interventions de gestion et d’entretien particulières. En 2015, c’est justement le degré de corrosion de la structure, « très avancé », qui avait poussé le conseil départemental à lancer ce vaste chantier.

« C’est assez simple : nous avons découvert certaines parties plus dégradées que ce que l’on imaginait », explique Nicolas Van Eeckhout, chef du service territorial ouest au sein du conseil départemental. Quelques sondages avaient été réalisés par endroits, mais « il y a des choses que l’on ne voit pas à l’œil nu », précise-t-il. Ces dégradations concernent les parties supérieures du pont et ses entretoises métalliques, les pièces qui permettent d’en relier deux autres.

Une bonne nouvelle a précédé l’annonce de la prolongation des travaux du pont du Port-à-l’Anglais : un projet de nouveau pont entre Alfortville et Vitry. Le 12 décembre, le conseil départemental a en effet voté en séance un rapport pour valider le marché de maîtrise d’œuvre et lancer des études d’avant-projet. Reste à trouver son financement. Cette liaison serait le prolongement direct de l’énorme franchissement prévu à l’horizon 2020 des voies du RER C aux Ardoines.

Au cas où le projet n’aboutirait pas, les automobilistes du secteur oublieront vite cette galère : ces travaux achevés, le pont du Port-à-l’Anglais ne devrait plus en connaître de tels avant plusieurs décennies.

Les travaux de rénovation du pont du Port-à-l’Anglais ont notamment pour objectif d’améliorer le confort de la circulation de la ligne de bus 172 qui transporte quelque 17 000 voyageurs par jour. Or c’est notamment le maintien de la circulation de cette ligne qui a affecté l’avancement du chantier. Mais « une déviation aurait entraîné un détour très important, et donc très pénalisant pour les voyageurs », a indiqué la RATP.

D’après le conseil départemental, c’est un changement du matériel roulant de la RATP, le remplacement des bus entre 2015 et 2016, qui a rendu le chantier plus difficile à mener. Plusieurs « accidents de rétroviseur » auraient notamment eu lieu ! « Ça se joue à quelques petites dizaines de centimètres », glisse-t-on au conseil départemental.

L’été dernier, la RATP a demandé au conseil départemental « s’il était possible de réduire les emprises chantier afin de faciliter la circulation des bus sur le pont, dans un souci de régularité et de fluidité ». Ce qui a été mis en place dès le mois de septembre.

Rien n’aura été épargné au pont du Port-à-l’Anglais : la RATP rappelle également qu’en juin 2016, l’effondrement du quai Jules-Guesde, à Vitry, lors des inondations, a entraîné un report de circulation sur ce même pont, notamment de poids lourds, « qui a rendu plus difficile la circulation » des bus.

Source : Le Parisien