«C’est de l’enfumage !» a lâché Luc Carvounas au «Talk Le Figaro» mercredi en réaction à l’annonce de la conférence de financement sollicité par la CFDT et acceptée par le gouvernement sur la réforme des retraites. Le député du Val-de-Marne dénonce avec ironie la manière dont le chef de l’État a su «renvoyer la patate chaude» à son premier ministre, en le mandatant pour trouver une solution rapide à la crise. Celui la même, poursuit-il, «qui tançait son premier ministre il y a quelques mois lorsqu’il parlait d’âge pivot». Carvounas résume une cacophonie générale, à commencer dans les rangs des syndicats réformistes qui évoquaient «la ligne rouge à ne pas franchir»«qui a été franchie», appuie-t-il. Le socialiste s’étonne qu’il ait fallu attendre début janvier pour trouver ce compromis de «conférence de financement», en laissant nombre de Français en difficulté pendant les fêtes. Attentif aux mots du premier ministre sur «le format et le mandat qu’on donnera à la conférence», il pointe, perplexe, «la procédure accélérée» pour soumettre le texte à l’Assemblée nationale, alors même qu’il s’agit d’un sujet extrêmement sensible et complexe.

«Rien n’est pour rien en macronie», martèle l’ancien sénateur, allant même jusqu’à envisager une stratégie planifiée de l’exécutif, visant à privilégier les produits de capitalisation. «Il y a une vraie idéologie libérale», assure Carvounas, «celle de transformer, quoiqu’ils en disent, la retraite par répartition en retraite par capitalisation». En ce sens, il ajoute que les campagnes de publicité ont d’ailleurs déjà commencé. Aucun doute pour lui, il y a «collusion entre le président de la République, le gouvernement, les puissances financières et notamment avec BlackRock». À l’inverse, il défend un régime différent pour le public et pour le privé et souligne que les pays qui ont adopté un système universel ont pour autant conservé «une branche différente pour le privé, pour le public et pour les indépendants».

«Vous avez vu la pétaudière dans laquelle on est rentré ? C’est soit de l’amateurisme, soit du cynisme.» Carvounas soutient le retrait du texte et plaide «pour que l’on se remette autour de la table». Militant pour un rassemblement large de la gauche, il repart aussi au combat des municipales à Alfortville comme tête de liste.

Source : Le Figaro