Je voudrais proposer un marqueur politique fort pour nos villes ; une mesure à la fois innovante et en cohérence avec l’héritage politique de la gauche et de ses valeurs. Je propose la création d’académies municipales des savoirs ­populaires. L’éducation populaire a joué, au XXe siècle, un rôle structurant et ­fédérateur pour les classes moyennes et populaires. ­Aujourd’hui, la notion de “savoirs populaires” – au sens le plus large – doit constituer un vecteur d’action politique pour nos élus locaux, une action tournée vers tous.

La connaissance de l’environnement administratif, les connaissances relatives au bien-être et à la santé ou encore l’insertion sociale, culturelle, associative et sportive doivent constituer un socle de ­savoirs populaires que chaque maire doit proposer à ses habitants. Nos municipalités deviendraient donc le relais d’un service public de proximité d’un nouveau genre. L’objectif est de rassembler les citoyens de tous âges et de toutes catégories sociales autour de ­valeurs collectives et de savoirs fondamentaux à acquérir et à partager.

À titre d’exemple, lorsque l’on sait qu’un Français sur sept ne sait pas nager, on voit bien que ce “savoir populaire” peut faire défaut à chacun quelle que soit son origine sociale. C’est donc à nos villes de proposer aux citoyens d’acquérir ce socle de savoirs populaires ou ­fondamentaux.

“Les habitants auraient ainsi accès à des cours publics, des formations populaires”

Les habitants auraient ainsi accès à des cours publics, des formations populaires. L’offre devra être le plus diversifiée possible pour que chacun s’y retrouve, et on pourrait imaginer des consultations citoyennes pour que les citoyens déterminent eux-mêmes les domaines dans lesquels ils souhaiteraient recevoir des cours ou des formations. Citons tout de même quelques exemples concrets de savoirs ­populaires à proposer aux ­citoyens : arts plastiques, bien-être et santé (diététique, sport…), culture (théâtre, musique…), apprentissage du français et des langues étrangères, loisirs nature et environnement (apprendre à jardiner, à ­bricoler, à réparer ses objets, à se déplacer à vélo…), vie pratique (apprendre à bien manger, à réduire nos consommations d’énergie…).

La santé publique – avec l’information contre la nocivité de certains produits, la prévention bucco-dentaire, les conseils nutritionnels ou l’apprentissage des gestes qui sauvent – doit aussi composer la palette d’offres de ­formations populaires. Enfin, la sensibilisation au partage de l’espace public, que ce soit à pied, à trottinette, à vélo ou en voiture, devrait aussi faire l’objet ­d’enseignements populaires et citoyens. J’en suis convaincu, les académies municipales des savoirs populaires permettront un ­progrès partagé et feront les villes de gauche de ­demain.

Source : Le JDD