La démission brutale mais en réalité attendue de Nicolas HULOT ce jour est le révélateur d’un syndrome plus profond de la politique menée par le Gouvernement actuel.

 

  1. La défaite de la société civile, la victoire des lobbys : en démissionnant ce matin, Nicolas HULOT nous a livré une explication sincère mais d’une grande gravité : il démissionne car il a perdu et que les lobbys ont gagné, et que « cela pose un problème pour notre démocratie » ; cette violente remarque nous renvoie aux récents articles de presse qui expliquaient à l’envie que tous les grands lobbyistes de la place de Paris étaient ravis du pouvoir actuel et de son oreille attentive à leur égard. La démission du Ministre de l’Écologie vient confirmer ce fait. Mais si même HULOT – prise de guerre politique de la Macronie et Ministre d’État – déclare ne pas pouvoir lutter contre les lobbys sur l’écologie, nous avons de quoi être très inquiets sur l’influence des affairistes vis-à-vis du pouvoir dans tous les domaines. Oui il s’agit bien d’une Majorité à la main des lobbys et de la Haute administration, ce qui est particulièrement dangereux pour l’avenir de notre démocratie.

 

Demandons donc à l’Élysée et à Matignon de publier la liste de leurs rencontres avec les lobbys si ils n’ont rien à cacher !

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Ils ne peuvent donc pas rassembler les progressistes, car ils sont libéraux ! Emmanuel MACRON et son Gouvernement n’ont de cesse de piétiner les corps intermédiaires et les acteurs constitués qui fondent le dynamisme de notre société : les associations, les syndicats, les ONG, les élus locaux, le Parlement…

 

  1. Le soi-disant progrès porté par les Marcheurs n’est qu’une illusion : en effet, comment ne pas s’en convaincre quand l’un des principaux Ministre du Gouvernement – Ministre d’État c’est à dire marquant une orientation politique forte du Gouvernement pour cette thématique – déclare démissionner de sa fonction car il souhaite « arrêter de se mentir à lui-même ». Par cette phrase, Nicolas HULOT prouve que le progrès écologique promis par la Majorité n’est qu’un mirage, une illusion. Il n’arrivera pas.

 

  1. Le progrès n’est pas institutionnellement organisé : en démissionnant de sa fonction après une année de défaite politique dans ses arbitrages interministériels (glyphosate, budget du ministère, protection de la biodiversité, influence néfaste des lobbys, réforme du permis de la chasse…), Nicolas HULOT démontre que la cause écologique, mère de toute les batailles politiques à venir, n’est pas prise au sérieux par Emmanuel MACRON et son Gouvernement. Dés lors, si la planète brûle et que le Gouvernement regarde à côté, il devient évident que le progrès n’est pas institutionnellement organisé par la Majorité actuelle.

 

  1. Le progrès n’est pas partagé : alors que la fin du précédent quinquennat annonçait un redressement économique et social encourageant de la France, avec de nouvelles possibilités redistributives, le Gouvernement actuel n’a eu de cesse de privilégier les premiers de cordées sur le dos du plus grand nombre : suppression de l’ISF et de l’exit taxe, la mise en place de la flat taxe, la hausse de la CSG, la hausse des taxes sur les carburants, la hausse des prix de l’énergie, la baisse des APL et des retraites… Le Budget 2019 s’annonce aussi dévastateur pour les plus faibles – notamment les familles et les retraités – alors que toutes les mesures sociales promises par Emmanuel MACRON n’ont toujours pas vu le jour (ex. Pass Culture, Remboursement intégral des prothèses…)

 

Lors du dernier Congrès du Parti Socialiste je défendais avec mes amis une idée centrale, celle de partager le progrès avec tous et pour chacun.

Nous avions circonscris 3 urgences : écologiques, éducatives et démocratiques. Nous avions posé l’idée qu’un rassemblement des forces progressistes au sein d’une Gauche Arc-en-Ciel en pivot était le préalable à la réalisation du progrès partagé et au traitement de nos 3 urgences.  

 

Les évènements politiques qui ont eu lieu depuis et durant toute l’année ont démontré que le fait d’être minoritaires dans notre famille de pensée ne nous empêchait pas de poser le bon diagnostic.  

 

C’est pour débuter la construction de cette convergence des forces politiques pour défendre le Progrès partagé que nous donnons rendez-vous à toutes et à tous à Marseille le 29 septembre prochain pour le lancement de la « Gauche Arc-en-Ciel ».

 

Prenons une illustration pour décrire ce que nous voulons y faire. L’intelligence artificielle a pour principe de mettre en réseau des milliers de connaissances entre elles pour faire surgir une intelligence sur un sujet déterminé. De manière analogique, avec la Gauche Arc-en-Ciel, nous voulons faire converger les connaissances et les engagements politiques pour les mettre en réseau et faire émerger une nouvelle intelligence et conscience politique adaptées à notre temps et tournées vers la réalisation du Progrès partagé.

 

Et si nous savons que « Rome ne s’est pas faite en un jour », nous sommes prêts et déterminés à être les éclaireurs de la convergence des forces vers le Progrès partagé pour tous et partout.

 

 

 

 

 

Luc CARVOUNAS

Député du Val-de-Marne

 

Source : Le Huffington Post