D’ici à l’été prochain, le visage du quartier aura été considérablement modifié. Pour faire place à de nouveaux logements.

Par-delà les palissades blanches, seul un mouvement de tête régulier laisse deviner ce qui se trame. L’immense grue qui dépasse pilonne le bitume, soulevant un nuage de poussière. Le sol tremble. Depuis quelques jours, les habitants des Alouettes à Alfortville s’interrogent, le regard tourné vers le chantier. « Vous savez quand ils vont démolir les tours ? » s’enquiert cet habitant installé depuis trois ans à deux pas. La destruction des parkings au niveau de l’ancienne rue des Alouettes préfigure la démolition attendue des deux premières tours, dans le cadre du projet de rénovation urbaine du quartier. Le chantier avait pris du retard en raison d’une procédure d’expulsion complexe.

 

Dans l’immédiat, pendant un mois, les engins s’attaquent aux anciens parkings et abords des 283 logements. De quoi chambouler un peu plus le stationnement dans ce secteur déjà en mal d’emplacements. « On ne peut plus se garer, on est obligés de faire le tour, on ne sait plus où passer », déplore cette riveraine. Conscient de « la gêne », le bailleur Logial-OPH maintient ses tarifs avantageux pour louer des places dans les parkings souterrains. D’autres déplorent « le bruit qui commence très tôt » et « la poussière », coincés entre ce chantier et celui des constructions. D’ores et déjà, 252 logements ont été reconstruits et livrés dans le quartier, sur les 371 prévus. Deux opérations sont encore en cours, avec l’aménagement de 31 logements en accession. Vendredi, la première pierre du Domaine des Cerisiers doit ainsi être posée rue Nelson-Mandela.

 

Grignotage des bâtiments à la mi-avril

 

Concernant les nuisances liées à la destruction des parkings, Logial-OPH assure qu’elles ne doivent durer qu’un mois. Ensuite, c’est l’intérieur des appartements qui va être curé et déblayé de tout le superflu : huisseries, équipement divers… Tout est enlevé puis recyclé. Une fois cette phase achevée, vers la mi-avril, le grignotage pourra commencer. Et selon les prévisions, à la fin de l’été, les tours ne seront plus qu’un souvenir pour les Alfortvillais. Certains, nostalgiques, attachés à une partie de leur vie. D’autres, pressés de les voir disparaître, « à condition que les autres suivent », ajoute cette riveraine du 5, rue Nelson-Mandela.

Les trois autres immeubles disparaîtront
«D’ici dix ans, tout le quartier sud aura un beau visage », promet Luc Carvounas, le maire (PS) d’Alfortville. Avant l’été, il a obtenu l’assurance de l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) que le dossier Chantereine était retenu parmi les 200 quartiers à profiter du nouveau programme de rénovation urbaine. Dans ce cadre, « les trois dernières tours des Alouettes tomberont », poursuit le maire. Reste la question de l’IGH, le bâtiment central du 150-152, rue Etienne-Dolet. L’immeuble de grande hauteur — 22 étages — nécessitera une opération spéciale, pour être moins élevé. Voilà quelques années, les deux passages situés aux extrémités de l’IGH avaient été condamnés.

Source :  LeParisien.fr