Quinze ans qu’on en parle. Mais si demain,– ou après-demain–, un nouveau pont enjambait la Seine et reliait bel et bien Vitry-sur-Seine à Alfortville, libérant des milliers d’automobilistes des interminables bouchons sur le pont du Port-à-l’Anglais, ou sur l’A86. Hier, le département a voté en séance un rapport pour valider le marché de maîtrise d’oeuvre et lancer des études d’avant-projet. « Une nouvelle étape a été franchie », présente la collectivité, qui porte le dossier avec l’EPA-Orsa, l’établissement public d’aménagement Orly-Rungis – Seine Amont, en lien avec les communes concernées.

Cette nouvelle liaison arborée, multimodale avec pistes cyclables, partirait côté Vitry,-sur-Seine des Ardoines en pleine mutation, pour rejoindre Alfortville, au niveau du quartier Chantereine, en pleine rénovation urbaine, au pied du laboratoire Sanofi. « Ce sera un axe majeur et structurant du secteur », selon le département, qui viendrait « en prolongement » du franchissement prévu à l’horizon 2020 des voies RER C aux Ardoines. Opération de 53M€ dont le financement est assuré.

Pour Michel Leprêtre, adjoint PCF à Vitry à l’urbanisme et président du Grand Orly-Seine-Bièvre, « ces études sont une bonne nouvelle ». Le territoire a présenté le projet à la Métropole du Grand Paris (MGP). « Plus on sera avancé sur le projet, plus facilement on réussira à convaincre la Métropole qui ne finance que des projets bien enclenchés. »

De l’avis des deux communes, ce franchissement devient une nécessité. Chaque jour, 17 à 18 000 véhicules empruntent le pont suspendu. « Ce pont viendra combler un déficit de liaison de la Seine, est-ouest. Nous sommes un territoire qui va offrir la même densité qu’à Paris. Or, dans la capitale, il y a un pont tous les 900 m. » A Alfortville, le sénateur-maire PS Luc Carvounas, travaille en tant que vice-président de la MGP aux grands équipements à ce que « les franchissements de Seine puissent être intégrés comme des marqueurs de la métropole ». Et l’élu d’ajouter : «L’Etat nous demande de construire des logements, on a en amont et en aval, la ZAC des Ardoines et Ivry-Confluences, mais sans donner les facilités de circulation. » En clair, il est temps que l’Etat mette la main à la poche. Même s’il en doute. Effectivement pour l’heure, « le financement n’est pas établi », reconnaît Christian Favier, président PCF du conseil départemental. Au stade des études préliminaires, un nouvel ouvrage représente à lui seul 27M€ mais faut-il encore le raccorder à la voirie existante. De quoi doubler la note. Le département annonce poursuivre sa « mobilisation ».

Source Le Parisien