En juin, il annonçait ne pas se représenter au Sénat et se consacrer à sa mairie. Ce jeudi soir, il devrait être désigné par les militants pour être le candidat socialiste aux législatives dans la 9e circonscription (Alfortville-Vitry), un fief. Luc Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville répond ce mardi dans son bureau de maire sur ce revirement, déjà attaqué par ses opposants. Un choix qui interroge aussi les Alfortvillais. Car en cas de victoire, du fait de la loi sur le non-cumul des mandats, il devra quitter son fauteuil de maire.

Pourquoi cette candidature ?

LUC CARVOUNAS. René Rouquet (NDLR : député PS sortant) a décidé de s’arrêter. Il avait dit en 2012 que ce serait son dernier mandat. En juin, quand j’ai annoncé ne pas me représenter au Sénat, je n’avais pas en tête les législatives. Mais les mois qui se sont écoulés ont démontré le danger que cette circonscription puisse basculer à droite. Il est de ma responsabilité d’empêcher que les Alfortvillais et les Vitriots aient un député de droite. J’aurais pu faire le choix du confort, de rester en haut de la montagne, dans ma mairie. C’est une campagne extrêmement difficile qui s’annonce. Mais être maire est un plus, offre une longueur d’avance sur les autres candidats. Et puis, j’ai bientôt 16 ans d’expérience d’élu local.

Ne craignez-vous pas les critiques sur ce qui pourrait apparaître comme de la « tambouille » puisque vous défendez la candidature de René Rouquet pour mener la liste aux sénatoriales ?

On en parlera le jour où les désignations seront faites. Si je suis élu député, celui qui deviendra sénateur, le suivant de liste, s’appelle Laurent Dutheil (NDLR : et déjà candidat pour mener la liste). Je ne m’occupe pas de l’après.

Sauf qu’en cas de victoire, vous devrez quitter la mairie, cumul oblige…

Je continue de penser que la gauche a fait une faute en empêchant les maires de siéger dans les deux assemblées, en coupant le lien entre territoire et Nation. Si la droite applique la loi sur le non-cumul, si je suis élu, on en reparlera. Mais au Sénat, la droite prépare une réforme constitutionnelle pour permettre aux maires de finir au moins leur mandat.

Avez-vous choisi votre successeur ?

Je suis à la tête d’une équipe dont plusieurs membres peuvent prétendre poursuivre le projet que j’ai engagé. C’est un choix collectif qui doit s’inscrire dans l’histoire de cette ville. Je n’ai pas arrêté ma décision.

Source : leparisien.fr