Le Parisien du Lundi 18 Mai consacre un article sur l’Orchestre National d’île de France installé à Alfortville :

Cette année, c’est un Français qui a décroché l’Oscar de la meilleure musique de film : Alexandre Des-plat a reçu la consécration pour « The Grand Budapest Hôtel » de Wes Anderson. Et avant lui Georges Delerue, Maurice Jarre ou Michel Legrand ont tenu le haut de l’affiche. « C’est l’arbre qui cache la forêt », tempère Pa-trick Sigwalt, président de l’Union de& compositeurs de musiques de films. « En France, nous représentons une excellence pour la musique de films, mais nous. n’avons pas la filière qui suit. » Un système simplifié Une fausse note que les compositeurs français ont décidé de corriger. Aujourd’hui, devant le tout-Cannes, l’Orchestre national d’Ile-de-France présentera son « pack cinéma ». Cette offre « clé en main » permettra aux producteurs de louer les services de l’orchestre et de ses 95 musiciens dirigés par Enrique Mazzola. Et à la formation de diversifier ses ressources. « Dans ce forfait, tout sera inclus, y compris les droits d’enregistrement des musiciens », précise Fabienne Voisin, directrice de l’orchestre. L’ac-cord a été décroché la semaine der-

L’Orchestre national d’Ile-de-France — installé à Alfortville — veut encourager les producteurs de cinéma à faire appel à ses services pour l’enregistrement de musiques de films. (DR.)

nière avec la Spedidam (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes) et c’est une petite révolution. Jusqu’à présent, il fallait renégocier ces droits à chaque diffusion (télé, DVD…). Un système qui protège les artistes mais qui s’avère aussi lourd et coûteux pour les professionnels. Si bien que depuis quinze ans, les productions étrangères et françaises ont pris l’habitude de jouer leur partition à l’étranger. Les tournages comme les musiques de films ont découvert un nouvel eldorado à l’est. Pourtant, à l’ouest, le célèbre London Symphony

Orchestra reste dans la course ; il propose déjà un forfait « all inclusive » dans les prestigieux studios d’Abbey Road. « On ne pourra pas s’aligner sur les tarifs de Sofia (Bulgarie) ou de Macédoine », reconnaît Patrick Sigwalt. Même si, l’an prochain, une nouveauté fiscale apportera une bouffée d’air frais. Un crédit d’impôt international permettra aux producteurs de déduire 30 % sur leurs dépenses, et la musique sera concernée. « Nous serons dans la course », assure Olivier-René Veillon, directeur de la Commission du film d’Ile-de-France et l’un des artisans du « packciné- ma ». « Mais nos atouts sont d’abord. artistiques », précise-t-il. La virtuosité des musiciens n’est plus à démontrer. Leur meilleur avocat est justement Alexandre Desplat, oscarisé en février « Nous avons des orchestres fantastiques. Ce serait formidable que ces musiciens puissent travailler un peu plus. » Aujourd’hui, à Cannes, l’Orchestre national d’Ile-de-France espère séduire un parterre de 300 producteurs. Olivier-René Veillon est confiant et se réjouit d’être déjà en discussion avec les studios hollywoodiens d’Universal.

NATHALIE REVENU

Via Le parisien.fr

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