Page “PARIS” du Journal du Dimanche du 19 Octobre 2014

GRAND PARIS Le sénateur-maire PS d’Alfortville (94)  Luc Carvounas, est l’administrateur d’ExpoFrance 2025 Ce proche du Premier ministre a contribué à la validation par l’État de la candidature de la France.

Vous êtes un proche de Manuel Valls qui s’est prononcé lundi en faveur d’une candidature de le France pour l’Exposition universelle de 2025. Quel rôle avez-vous joué dans la prise de position du Premier ministre ?

Depuis que je suis élu au Parlement, je me suis spécialisé dans le tourisme, que je considère comme la première industrie de France. Lorsque j’ai vu émerger ce projet d’Expo universelle, j’ai immédiatement compris l’intérêt que cela pouvait revêtir en termes de tourisme, d’aménagement, d’économie et de retentissement international. En juin 2012, j’ai rencontré Jean-Christophe Fromantin [député. maire UDI de Neuilly et président de l’association ExpoFrance 2025], qui m’a expliqué son projet avec beaucoup d’enthousiasme. J’ai aussitôt accepté de devenir membre fondateur de l’association visant à préparer cette candidature transpartisane. Lui est député, moi sénateur; lui est de droite, moi de gauche, lui est élu de l’Ouest, moi de l’Est parisien. Un tel attelage avait plus de poids. Ensuite, il est vrai que ma proximité avec Manuel Valls a permis de faire évoluer le dossier favorablement au sommet de l’Etat. Nous avons été reçus à Matignon en juillet. Le Premier ministre s’est vite montré très intéressé.

Son intervention est-elle décisive ?

Ce qu’a dit le Premier ministre lundi est extrêmement important. Désormais, l’État est partie prenante. Cela veut dire qu’une candidature officielle va pouvoir être déposée début 2015, en partenariat avec la Région Ile-de-France et la Ville de Paris, notamment. Nous allons maintenant avoir besoin de l’accompagnement du gouvernement pour parler d’une voix forte sur la place internationale. Car une campagne de trois ans va débuter, une campagne feutrée mais difficile, dans laquelle le concours des pouvoirs publics sera nécessaire. Pas moins de 184 pays votent, avec une voix chacun, les grands comme les petits. Pour les convaincre, il faudra actionner le levier diplomatique. Je me réjouis d’ailleurs que Laurent Fabius se préoccupe tant du tourisme et de la diplomatie économique.

Dans 10 jours, un rapport doit être remis au président de l’Assemblée nationale…

Le 29 octobre, la mission parlementaire, présidée par Jean-Christophe Fromantin et dont Bruno Leroux (PSI est le rapporteur, rendra ses conclusions à Claude Bartolone. C’est la compilation de plus de 150 auditions, réalisées pendant dix mois. La première chose qui en ressortira, c’est l’envie de tous d’en être. Mais aussi la confirmation que le projet est largement réalisable. Après quoi, il ne restera plus au gouvernement qu’à organiser institutionnellement la prochaine étape.

Quel est le calendrier ?

Nous déposerons notre candidature en février 2015. Le premier pays qui dépose son dossier donne le « top départ ». Les autres nations qui souhaitent candidater doivent le faire dans les six mois qui suivent. On va donc essayer de donner le la, puisqu’on y travaille déjà depuis plus de deux ans, pour être les premiers, avec un dossier bien ficelé. Ensuite, on entrera dans la phase de défense du projet entre 2016 et 2018. Notre concurrent le plus sérieux sera sans doute Londres. Mais le Bureau international des expositions (Bit) dit déjà beaucoup de bien de notre projet, qui s’appuie sur le patrimoine, l’hospitalité, la gratronomie, les savoir-faire et la culture françaises, mais aussi les grandes innovations de demain.

Quand le Premier ministre dit que “L’Etat sera au rendez-vous de cette grande ambition », cela signifie qu’il prévoit une enveloppe budgétaire ?

Pour le moment, on fait en sorte que cette candidature ne coûte rien aux contribuables. Aujourd’hui, plus de la moitie des grands groupes du CAC 40 sont associés à notre démarche [ Accor, Bouygues, Carrefour, Crédit agricole, LVMH, Renault, Savran, Unibail ], ainsi que de nombreuses grandes écoles ou encore Air France, Aéroports de Paris (ADP), la RATP, la SNCF. la Société du Grand Paris (SCP)… Chaque grand groupe a versé un ticket d’entrée de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pour la suite on verra à partir de 2016 comment les pouvoirs publics s’organisent avec, ou non, le participation financière de l’Etat. A ce stade, les économistes de notre équipe disent que le coût global final ne sera pas démesuré. Surtout, les investissements seront largement amortis, rentabilisés par les retombées économiques, puisque le monde entier va nous visiter. Cela suppose que le dossier soit bien construit C’est ce à quoi nous nous employons.

INTERVIEW DE BERTRAND GRECO

www.lejddlr

[justified_image_grid lightbox=prettyphoto]ids=”5633″