Luc Carvounas, âgé de 46 ans, est le seul candidat déclaré à ce jour pour prendre la tête du Parti socialiste. Il entend bien profiter de cette situation pour se faire remarquer avant que ses futurs adversaires ne le rejoignent sur la ligne de départ. Il n’y va pas par quatre chemins. Sur les tergiversations supposées de l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem, il balance, par exemple : “Si elle veut prendre la tête de la liste PS pour les européennes, qu’elle y aille ! Je trouve même incroyable de se poser la question, d’hésiter à mouiller la chemise“. Et le député du Val-de-Marne de préciser, au cas où on ne l’aurait pas compris : Moi je ne me pose pas de questions, je trace ma route, j’ai envie d’être dans cette séquence.

Quelle carte entend jouer cet ex-lieutenant de Manuel Valls, qui cultive désormais une ligne beaucoup plus centrale au Parti socialiste ? Au passage, on notera qu’avec l’ancien premier ministre ils ne se sont parlés qu’une fois vingt minutes depuis leur rupture politique, pendant la campagne présidentielle. C’était sur les bancs de l’Assemblée nationale, alors qu’ils se titillaient à propos d’amendements sur la loi antiterroriste.

Quelle ligne donc pour Luc Carvounas dans cette campagne ? Celle du rassemblement, au sein du PS et en dehors. “Ma ligne c’est ‘rose, rouge, vert‘”, dit-il. Son idée : “Envoyer des signaux forts à l’électorat de Jean-Luc Mélenchon” et ne pas rompre les liens avec Benoît Hamon.

Notre avenir n’est pas de devenir la moule sur le rocher Macron

Il confie d’ailleurs avoir proposé au candidat potentiel de l’aile gauche du Parti socialiste, Emmanuel Maurel, de faire cause commune avec lui. Sans succès, bien sûr. Luc Carvounas met en garde : “Soit on est clairs après mars sur nos valeurs, soit on devient une espèce de parti satellite de La République En Marche. Notre avenir n’est pas de devenir la moule sur le rocher Macron“.

Quand on lui demande enfin s’il a rencontré François Hollande depuis la fin du quinquennat, la réponse fuse : “Oui, mais je n’ai pas voulu aller lui baiser la babouche à son bureau, je l’ai vu à un dîner“. Avant d”ajouter, pas peu fier : Depuis il dit à tout le monde que c’est moi qui en ai ‘le plus envie’ !. On ne sait pas si c’est très bon signe.

Source : RTL