Luc CARVOUNAS, Député du Val-de-Marne : « Remaniement gouvernemental : aucun virage social à attendre de ce Gouvernement ».

« Après avoir subi les désertions de François Bayrou, Nicolas Hulot et Gérard Colomb, tous ministres d’Etat, et alors que le poste de Ministre de l’Intérieur est vacant depuis près de quinze jours, une première sous la Ve République, Edouard Philippe vient de former encore une fois un Gouvernement en à peine dix-huit mois.

La crise politique et morale survenue avec « l‘affaire Benalla » et dans laquelle est empêtrée depuis plusieurs mois le Gouvernement aurait pu justifier à elle seule la démission du Premier Ministre et de l’ensemble du Gouvernement dès l’été. Une telle crise inédite au plus haut sommet de l’Etat sous la Vème république aurait dû donner lieu à un vote de confiance devant l’Assemblée nationale.

Mais la crainte de dévoiler aux Français les fissures qui traversent depuis maintenant des mois une majorité qui doute de son action a conduit Emmanuel Macron à retenir, comme souvent, la solution la moins démocratique.

Le remaniement présenté ce jour ne manifeste au demeurant aucune piste de virage social du quinquennat d’Emmanuel Macron.

Alors que le Président de la République a dit vouloir faire de la politique de la ville, du
logement, ou encore de la pauvreté ses priorités, ces chantiers ne connaîtront toujours pas de ministre de plein exercice.

Au gré des remaniements, le décalage entre la parole et les actes du Président de la
République est devenu abyssal.

Le casting retenu n’est clairement pas à la hauteur des attentes des Français. Depuis dix-huit mois, la politique du Gouvernement s’est traduite par cinq milliards de cadeaux inconsidérés aux plus riches, par la baisse significative du pouvoir d’achat des fonctionnaires, des retraités, et des plus pauvres et par la suppression de 60 000 postes d’emplois aidés. À cela s’ajoute la casse de notre droit du travail dès l’été 2017.

Ces 18 mois de politique libérale menée au forceps auront au moins eu le mérite de prévenir les Socialistes tentés par l’aventure proposée par Emmanuel Macron de toute volonté d’entrer au Gouvernement, à l’exception de l’ancien Socialiste Didier Guillaume qui a quitté notre Parti depuis longtemps.

C’est heureux tant le mépris à l’égard des classes populaires et la brutalité envers celles et ceux que le Président juge « inutiles » restent plus que jamais d’actualité.