Cher.e Camarade,

Comme je l’ai annoncé le 30 novembre dernier, j’ai pris la lourde décision d’être candidat au poste de Premier Secrétaire pour rassembler notre famille politique, pour co-construire avec vous tous un projet fort sur une ligne claire, et pour constituer une équipe avec de nouveaux visages.
Je veux être le candidat des militant.e.s et des Fédérations. Celui des Femmes et des Hommes Socialistes, celui des villes et des villages.
Je suis candidat à redonner de la fierté et du sens au mot Socialisme. C’est pour cela que je veux mettre dès maintenant sur la table mes propositions, de manière publique et transparente.

Un Tour de France à la rencontre des militant.e.s
Comme vous le savez, j’ai entamé un tour de France de nos Fédérations depuis de nombreuses semaines.
Je suis allé dans les Bouches-du-Rhône, dans le Cher, dans le Lot, dans le Doubs, dans le Puy-de-Dôme, en Ile-de-France, dans la Vienne, dans l’Hérault ; et prochainement dans les Hauts-de-France, en Normandie, en Alsace, dans les Alpes-Maritimes, dans l’Allier… sans oublier nos camarades des Outre-Mer et des Français de l’étranger ; j’irai aussi à la rencontre de nos partenaires européens – au Portugal et en Allemagne – car l’Europe est l’avenir de la Gauche et de la social-démocratie.
C’est désormais à l’échelle européenne qu’il nous faut réfléchir, travailler et proposer, accompagnés de nos partis frères.

Une méthode pour l’action et la réflexion : Libres et Libéré.e.s
Je ne pose aucune condition, car je suis libre et libéré.
Libre de mon expression, libre de proposer des idées novatrices et audacieuses, libre dans ma vie politique et personnelle.
Et je suis libéré du passé, libéré de l’esprit de courant qui enferme, libéré des pratiques anciennes de notre fonctionnement où tout se décide à l’avance à quelques-uns.
C’est ce à quoi je souhaite inviter nos militant.e.s : d’être libres et libéré.e.s comme je le suis, pour tous ensemble relever la Gauche et écrire une nouvelle page de l’Histoire du Socialisme.

Briser le tabou du « parti de Gouvernement »
Avant cela, il nous faut briser un tabou en refusant enfin d’utiliser cette notion attrape-tout de « parti de Gouvernement ». Trop souvent cette notion a servi à discréditer en notre propre sein, ceux qui critiquaient l’action du Gouvernement.
Je ne connais pour ma part aucun Socialiste qui ait renoncé à gouverner.
Pour les autres cette notion véhicule une idée fausse. Car le rôle d’un parti, sous la Vème République, ce n’est pas de gouverner ; c’est le Gouvernement qui gouverne. Les pays où un parti gouverne, nous en connaissons : c’est la Chine, C’est Cuba, c’est la Corée du Nord.
Il faut donc en finir avec le fantasme du « parti de Gouvernement » ; trop souvent, une fois arrivé au pouvoir le parti se tait et fait taire.
Nous devons accepter les débats – de manière collective et en respectant la discipline de groupe nécessaire à leurs bon déroulement – afin de planifier l’innovation politique, l’innovation écologique, l’innovation économique et l’innovation sociale pour les dix prochaines années.

La persistance du clivage Gauche / Droite
Vous l’aurez compris, je ne crois pas à la fin du clivage Gauche/Droite.
Ceux qui théorisent cette fin veulent une société figée dans l’état où ils l’ont trouvée. Le clivage, c’est ce qui structure la Démocratie. Le clivage c’est le mouvement.
Sans clivage, livrons tout de suite la France aux extrêmes. Parce que cette Histoire-là, elle est déjà écrite : la fin du clivage Gauche/ Droite, c’est le début d’une fracture bien plus dangereuse encore; celle de l’élite contre le peuple.
Le débat, le rapport de force, le conflit, ne sont jamais des gros mots lorsqu’ils traduisent un idéal de justice sociale et une soif d’égalité.
Sans cette conjugaison entre le peuple et les élites, aucune transformation n’est possible. Aucun changement n’est juste. Aucune Révolution n’est désirable.
Ce que je souhaite pour notre parti, c’est qu’il soit à nouveau le lieu où les Français font cause commune pour faire bouger les lignes, quelles que soient leurs origines ou leurs appartenances sociales.

Un projet collectif fort : le « progrès partagé »
Pour réunir à nouveau tous les Français, nous devons nous doter d’un projet fort et porteur d’espoir : je propose celui du « progrès partagé ».
Aujourd’hui, le pouvoir en place considère la France comme un puzzle, composée d’un peuple divisé en part de marché électoral. Ce n’est pas mon sens de l’engagement politique.
Moi je crois que les Français aspirent tous à la même chose : une bonne éducation pour leurs enfants, un logement décent, un emploi qui permet de ne pas compter ses sous en début de mois, de vivre paisiblement dans la tranquillité ; mais peut-être plus que tout, la certitude de pouvoir prendre l’ascenseur social quel que soit le milieu d’où l’on vient.
Ma France à moi elle ne réduit pas les familles modestes à une vie de galère et les riches à l’évasion fiscale.
C’est pourquoi je crois que notre époque recèle d’opportunités formidables, dès lors que les progrès qu’elle fait naître sont partagés par toutes et tous. C’est cela, le « progrès partagé ».
Il doit se faire en étant fidèle à nos Valeurs, tout en adaptant nos propositions à notre temps. Quatre grands chantiers doivent donc nous permettre de construire « le progrès partagé » : lutter contre la reproduction des inégalités et toutes les formes de discriminations, placer l’Ecologie au cœur d’un nouveau modèle de développement conçu autour des biens communs, faire advenir enfin l’Europe sociale et politique, Inventer les nouvelles formes de démocratie.
Donc oui, croire en l’avenir du Parti Socialiste, c’est primordial. Parce que notre rôle est de donner aux Français le goût du « progrès partagé ». J’ose même avancer que le PS doit devenir le parti du « progrès partagé ».
Avec ce projet, nous sommes en mesure de bâtir une « décennie Française » où la France redeviendrait le phare de l’Egalité, de la Solidarité et de l’Universalisme. J’y crois !
Dans ce sens, notre Congrès à venir est donc capital, car il doit être le Congrès du commencement.

Un outil pour notre projet : une transformation radicale de notre Parti
Je l’ai souvent répété en toute honnêteté et en toute liberté : je n’ai pas de revanche à prendre sur François HOLLANDE, je n’ai pas de revanche à prendre sur ce que l’on appelle « les frondeurs ». Ma génération n’a pas de revanche à prendre sur les autres. Nous devrons faire le bilan de la Gauche au pouvoir, de manière sereine, pour analyser et non pas pour condamner personnellement. Cet inventaire, je suis prêt à le conduire dans la tranquillité et la réconciliation.
Mais nous devons avant tout nous tourner vers l’avenir – avec l’horizon du « progrès partagé » – en modernisant radicalement notre Parti, qui est notre outil pour bâtir et porter notre projet.
Je viendrai donc présenter le détail de ces propositions à votre rencontre dans vos Fédérations, mais je tiens à vous préciser dès maintenant leurs lignes directrices : créer une nouvelle marque Socialiste, décentraliser le PS dans son fonctionnement, reverser une part du produit de la vente de notre siège aux Fédérations pour les aider à aller à la reconquête en 2019 et en 2020, organiser un parti au service des Français et ouvert sur la société, refuser les parachutages si ils ne sont pas souhaités par les militant.e.s locaux, accorder aux militant.e.s d’exercer un contrôle direct sur l’action de leurs dirigeants, créer deux niveaux d’adhésions pour répondre aux nouvelles formes de militantisme, recréer l’union de la Gauche et des progressistes car nous ne gagnerons pas seuls.

Cher.e Camarade,
En me lançant dans cette compétition, j’ai décidé de me placer en retrait de la Direction collégiale du Parti Socialiste. Par respect pour nos instances, par clarté vis-à-vis de nos militant.e.s, car il ne peut pas y avoir de conflit d’intérêt entre le candidat que je suis et mes responsabilités au sein de la Direction Collégiale.
Je veux à présent tout donner à notre Parti ; lui consacrer tout mon temps et toute mon énergie, avec l’expérience militante, d’élu local et de parlementaire qui est la mienne.
C’est donc sur cette feuille de route claire, précise et transparente, que je veux vous proposer de faire renaître ensemble la Gauche qui gagne.

Amitiés Socialistes,

 

 

 

 

 

 

 

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