Le 9 juin dernier, vous avez manifesté avec les élus et les habitants d’Alfortville pour protester contre la fermeture du commissariat d’Alfortville la nuit : en quoi est-ce si grave de faire des économies ?

LC : Depuis que je suis élu député de notre circonscription d’Alfortville- Vitry, j’ai pu constater le manque criant de moyens que l’État accorde à notre police. Les bâtiments sont souvent vétustes et étriqués, des pans entiers de murs tombent en lambeaux et le parc de véhicules des policiers est parfois dégradé par des actes de malveillance parce que les parkings ne sont pas suffisamment protégés. Autant vous dire que les plans d’économie, les fonctionnaires de police les subissent déjà ! En tant que Maire d’Alfortville, je suis intervenu à plusieurs reprises pour que les fonctionnaires de la police nationale affectés au commissariat d’Alfortville puissent bénéficier de bonnes conditions de travail. La municipalité a même financé directement pour plus de 40 000 euros les travaux de réhabilitation du commissariat et Alfortville est la seule ville du département qui ait financé pour 30 000 euros supplémentaires une salle de sport pour l’entraînement des policiers. Si nous nous taisons aujourd’hui face à l’annonce de fermeture de nuit du commissariat il sera trop tard demain lorsque celui-ci sera fermé définitivement.

Vous espérez que ce mouvement rassemblera une large majorité d’Alfortvillais ?

LC : Bien sûr. À ce jour ce sont déjà près de 4 500 Alfortvillais qui ont signé notre pétition. Les Alfortvillais que je rencontre me font part de leur inquiétude. La sécurité nous concerne tous. Nous ne devons pas en faire un sujet de polémique. Dans de nombreuses villes du Val-de-Marne concernées par ces fermetures, les élus ont manifesté solidairement. Hélas cela n’a pas été le cas à Alfortville, où l’opposition a préféré ne pas s’associer à notre combat.

Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement veut réduire la présence policière à Alfortville ? Pourquoi êtes-vous contre cette fois-ci ?

LC : C’est vrai que même l’ancien gouvernement voulait faire des économies en mutualisant les commissariats. Je m’y suis opposé lorsque j’étais Maire d’Alfortville avec déjà autant de fermeté. J’ai protesté auprès du Premier ministre et du Ministre de l’intérieur de l’époque contre le sort qui attendait les commissariats d’Alfortville et de Maisons-Alfort. Et j’ai été entendu puisque le gouvernement avait alors renoncé à son projet. Je ne peux pas en dire autant du Ministre de l’intérieur et du Premier ministre actuels ! Pourtant la sécurité est l’affaire de tous : j’ai décidé il y maintenant 3 ans de doter Alfortville d’une véritable police municipale. Nos agents patrouillent dans toute la ville et ont su créer une relation de proximité avec les Alfortvillais. Ils sont qualifiés et formés pour exercer l’ensemble des missions de la police. Ils seront bientôt plus nombreux et épaulés par un système de vidéo-protection déployé sur toute la ville et relié à l’hôtel de Police Municipale ainsi qu’à la Police Nationale. C’est ce travail en commun qui est nécessaire pour parvenir à améliorer la sécurité de nos habitants, notamment la nuit. Mais je le dis très clairement : la police municipale n’a pas vocation à se substituer au désengagement de l’État de nos villes. Le Président de la République a annoncé à grand renfort de communication la création d’une police de sécurité du quotidien. À Alfortville, nous l’attendons toujours. Mais encore faudrait-il ne pas commencer par retirer nos fonctionnaires de nos commissariats.