Passer de la parole aux actes sur l’urgence climatique !

Il y a deux ans, l’accord de Paris qui proposait de réduire à 2 degrés l’augmentation du changement climatique a été salué dans tous les pays du monde. Il était ambitieux mais réaliste.

Mais aucune avancée n’a été obtenue sur la tarification carbonée seule arme capable d’envoyer un signal aux marchés mondiaux du pétrole et du charbon.

En retirant son pays des accords de Paris, le Président des Etats-Unis a décidé de faire un bras d’honneur au monde.

A l’heure où tout l’écosystème de notre planète approche de son point de rupture, l’initiative de la France doit être saluée et soutenue. Mais elle ne doit pas se résumer à un énième coup de communication, au risque de faire perdre toute crédibilité aux Etats du monde entier devant leurs opinions.

Car nous n’avons pas de planète de rechange. La lutte contre le changement climatique n’est pas une lubie de pays riches ou de grandes métropoles. Elle touche tout le monde.

Nous devons créer un Pôle public de l’Energie qui rassemblera les grandes entreprises du secteur (EDF, AREVA, … ) et développera des politiques ambitieuses sur la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique, et la lutte contre la précarité énergétique qui touche plus de 10 millions de Français.

 

Épauler les territoires avec un État stratège

Il revient aux pouvoirs publics et particulièrement aux territoires de mêler politiques incitatives et politiques contraignantes afin de changer durablement nos habitudes quotidiennes.

Tokyo a ainsi réussit à diminuer de 50 % en 10 ans le taux de particules fines dans la capitale japonaise.

Aux Etats-Unis, la Californie est engagée dans un bras de fer avec les industriels de l’automobile pour qu’ils s’imposent un seuil minimum d’énergie renouvelable dans leur production.

Paris a lancé son fonds vert pour flécher les investissements privés vers la transition énergétique. Cet effort financier s’ajoute au travail engagé par la ville en matière de promotion des véhicules électriques.  

Les collectivités sont aux avant-postes. L’enseignement principal du « One Planet Summit » est qu’elles peuvent prendre le relai des Etats défaillants, tant leur capacité d’action est importante. Mais elles ont besoin d’être épaulées par un Etat stratège qui ne tient pas un double discours.

L’an dernier, la France a augmenté sa consommation de charbon pour produire de l’énergie. Cette consommation augmentera encore cette année, avec l’arrêt pour cause de maintenance d’une partie du parc nucléaire français.

Nous sommes loin d’être déjà passés à une société de l’énergie décarbonnée. Et le Gouvernement n’est pour le moment pas sur la bonne voie. La loi de finances pour 2018 est un exemple frappant du double discours que tient le Gouvernement. Depuis le mois d’octobre, ce dernier a successivement voulu réduire le crédit d’impôt de transition énergétique, abandonné l’objectif du passage à 50% d’énergie nucléaire à l’horizon 2025, reculé sur la taxe sur les transactions financières.

 

Nous devons:

– Soutenir massivement la recherche en créant le premier campus mondial entièrement dédié à la recherche sur le climat, la transition énergétique et les énergies renouvelables.  Il pourra être financé par des fonds privés et publics.

– Sortir progressivement du nucléaire à échéance de la fin de vie des centrales actuellement en service, et engager un grand plan de reconversion de l’emploi dans les territoires impactés pour les former au démantèlement de ces centrales.

– Créer un Pôle public de l’Energie.

– Négocier un pacte finance-climat européen qui assurerait pendant trente ans des financements à la hauteur des enjeux pour la transition énergétique.

– Confier aux métropoles et aux régions la possibilité de mettre en place des mesures environnementales différenciées pour lutter contre la pollution urbaine notamment.